Eden #3 est une histoire multiple, répétée, avec ses variations, mais toujours identique. Les scènes se suivent, sans point, continues. Une même matière, travaillée sans fin : le corps, parfois dénudé, sexué, souillé, libre. Quelque part, le plaisir ; une révolte ténue…
Dans Eden #3, il est question d’expériences continuelles sur la sensation de la sexualité. La personnalité n’existe pas, ne demeure que la sensation. Creuser toutes les sources de l’intérieur : la violence, les jeux de puissance, les blessures, la douleur, le sang, les caresses, l’extase, la saleté. De l’apparence et de la chair. Sur la frontière entre la vie et la mort.
Mais, l’activité sexuelle infinie nous fait perdre le sens de la vie et de la mort.
─ S’agit-il de creuser au plus profond pour trouver la finalité de la sexualité, pour atteindre l’essence de notre présence ?
─ Oui. Mais il n’y a pas de fond ! Et l’action se poursuit. Continuer, continuer, sans limites. Aucune philosophie ne peut écrire le pourquoi. Il y a juste une circulation de l’énergie sexuelle dans les circonstances extrêmes. La guerre, le désert, la floraison… C’est ainsi que Pierre Guyotat fait le tour de l’infini.
─ Est-ce un mécanisme cosmique ?
─ Il n’y a rien, rien qui puisse être rationalisé.
« Et maintenant nous ne sommes plus esclaves. » (Pierre Guyotat)