Pour parler de l’eau, Man’ok & Cie a choisi de se mouiller… De plonger dedans, de s’immerger, de danser avec, de marcher dessus. De jouer avec l’eau, de baigner dans les sensations qu’elle offre. L’eau est donc à la fois le thème et le support de ce spectacle.
L’eau au cœur de la création
L’Homme est fait a 70 % d’eau. Si on veut parler de l’Homme il faut se mettre à l’eau. Nous sommes nés de l’eau. L’eau est à la naissance de la vie. Puis nous en sommes sortis, nous avons essayé de vivre hors d’elle, de nous extirper de cette masse informe pour devenir des individus, puis une société. Nous avons essayé de la dompter, de l’organiser, de la canaliser. Bien souvent elle nous a rappelés à l’ordre. Elle s’est mise en colère et nous avons essuyé tempêtes, tsunamis et inondations… Nous n’en sommes pas restés là, nous continuons de laisser nos traces visibles ou invisibles.
Entre fascination et révolte, l’eau est au centre de nos vies. Dans nos rêves, nos fantasmes, nos mythes, elle est toujours présente. C’est cette naissance, cette lutte pour la vie et pour l’individuation, cette confrontation à l’élément naturel qui nous constitue, que parcourt Rhapsodie aquatique. L’eau est également au cœur de l’actualité. Elle est devenue un enjeu écologique et économique important. Un enjeu qui touche notre territoire mais qui véhicule également un questionnement universel. Le spectacle s’engage dans une démarche fourmillante et curieuse.
Des espaces naturels comme scène
Rhapsodie aquatique est un spectacle qui s’inscrit dans des espaces naturels (plans d’eau, étangs, rivières, lacs). Le public se déplace pour aller au lieu du spectacle, dans des zones rurales ou citadines, et découvrir cette création artistique contemporaine in natura. La rencontre entre les acteurs, l’espace et le public y acquiert une force singulière.
Théâtre gestuel et sonore
Cette Rhapsodie aquatique est entièrement pensée autour de l’eau. Il s’agit d’un spectacle qui parle de l’eau et qui fait parler l’eau. Musique, danse, jeux d’acteurs et de manipulation, jeux de lumières et scénographie sont construits sur, dans et avec l’eau.
Le spectacle s’appuie sur un texte d’Éric Noël, De l’Eau dans les Oreillers, écrit pour cette création. Bien qu’il ne soit pas lu, le texte a nourri les différentes étapes de la création.
La musique est instrumentée avec l’eau : tantôt l’eau est à la source du son (orgue à eau, percussions, cristal…), tantôt elle influence le son (pièges à eau dans des instruments à vent…), tantôt elle inspire la composition musicale et tantôt se retrouve chahutée par des machines à eau.
La danse est une rencontre et un jeu avec l’eau. Mouvements d’eau, mouvements des corps rythmés par l’inertie de l’eau, par ses lois. Le corps imite les diverses énergies de l’eau et imite ses déplacements.
La scénographie utilise l’espace et l’eau. Une plateforme imaginée par le plasticien Jean No permet aux acteurs, danseurs, musiciens de tour à tour marcher sur l’eau et de s’immerger complètement. Des objets, disposés sur l’eau, donnent lieu à des jeux de manipulation. L’espace est transformé avec des jeux de lumière et des jeux de matière.